Kyrie Irving, The Artist

Ses 4 premières années en NBA (2011-2015)

Sélectionné en première position de la Draft par la franchise des Cleveland Cavaliers, Kyrie Irving intègre le roster de Cleveland en même temps que Tristan Thompson, choisi pour sa part à la 4ème place. Anecdote sympathique, Iman Shumpert, actuel coéquipier de Irving, est également de la cuvée 2011, choisi par les Knicks de New-York en 17ème position.

L’année précédente, Irving jouait pour l’incontournable université de Duke, où il a disputé seulement onze matchs, une vilaine blessure au pied droit l’ayant tenu à l’écart une bonne partie de la saison. Seulement, sur le terrain, il laisse éclater son talent, et ses statistiques ne trompent pas : 17,5 pts (52,9% aux shoots, 46,2% à 3pts, 90,1% aux LF), 4,3 pds, 1,5 stl (steals, interceptions) par match. Son ball-handling (dextérité balle en main) fait rêver et son adresse ne laisse pas indifférent.

Orpheline de LeBron James, parti l’été 2010 au Heat de Miami avec ses compères Wade et Bosh, la franchise de l’Ohio voit en Kyrie Irving un joueur à fort potentiel à côté duquel elle ne peut passer. Néanmoins, les premières saisons restent difficiles du côté de Cleveland. Les victoires se font très rares (21v/45d en 2011-2012), trop rares (24v/58d en 2012-2013 puis 33v/49d en 2013-2014), et les premières critiques s’abattent sur Kyrie Irving : trop individualiste, trop gourmand, et trop peu de leadership.

Sur le plan personnel, ses statistiques sont meilleures que lors de son année universitaire : il passe de 18,5 pts par match en 2011-2012 à 20,8 pts en 2013-2014, en passant par une pointe à 22,5 pts par match lors de sa saison sophomore (deuxième saison, 2012-2013). Lors de sa première saison, il remporte le trophée de Rookie Of the Year (meilleur des joueurs de première année). Dès sa deuxième saison, il est sélectionné au All-Star Game et remporte le Three Points Contest (concours à 3 pts). La saison suivante, en 2013-2014, il est même désigné MVP (meilleur joueur) du match phare du All-Star Week-End après voir signé une performance de haut standing : 31 pts à 14/17 aux tirs et 14 pds. Enfin, il remporte avec Team USA (équipe nationale américaine) la coupe du monde 2014 en Espagne, de laquelle il est élu meilleur joueur, avec notamment une pointe à 26pts contre la Serbie en finale (6/6 derrière la ligne à 3pts).

Plus tôt, au début de l’été 2014, LeBron James décide de revenir auprès des siens dans son Ohio natal. C’est un tournant dans l’histoire de la franchise et dans la carrière de Kyrie Irving. Cela lui permettra de disputer les playoffs NBA pour la première fois de sa jeune carrière, lors de sa 4ème saison dans la ligue. En 2014-2015, Kyrie tourne en saison régulière à 21,7pts par match à 46,8% d’adresse aux tirs. Ajoutez à cela 5,2 pds, 1,5 stl et un plus-minus de 5,6 (différentiel entre points marqués et points encaissés par l’équipe lorsqu’il est sur le terrain), 16ème meilleur total de la ligue. Il se permet même une performance individuelle mémorable avec 57 pts passés à la défense des Spurs le 12 mars dernier.

Ses playoffs (PO) sont écourtés par une blessure au genou droit, qui l’empêche de se frotter aux meilleurs. En 13 matchs de PO, il tourne à 19 pts par match à 43,8% d’adresse aux tirs, dans ses confrontations avec les Celtics de Boston (4 matches), les Bulls de Chicago (6), les Hawks d’Atlanta (2), et les Warriors de Golden State, futurs champions NBA (1). Soulignez qu’il n’a jamais abandonné son équipe malgré sa blessure, contre Atlanta puis Golden State après une rechute.

 

Un homme d’attaque

Le jeune meneur des Cavaliers possède un style à part. Fort offensivement en dépit d’un physique peu imposant (191cm pour 87,5 kg), il est l’un des tout meilleurs finisseurs près du cercle. Capable de résister aux contacts des big men, il multiplie année après année les pénétrations amenant panier ou faute. Il ne faut pas non plus oublier sa redoutable adresse longue distance, comme en atteste son 45% d’adresse aux tirs à 3pts lors de la dernière campagne de PO.

Également, il fait partie de l’élite des dribbleurs, avec un style moins caractéristique que Jamal Crawford et son shake and bake par exemple, mais c’est toujours très fantasque, spectaculaire et fréquent. Pour preuve, l’analyse de tous ses tirs de la saison régulière 2014-2015 montre qu’il a pris 34,4% de ses tirs (son plus gros ratio) après 7 dribbles ou plus. En guise de comparaison, Stephen Curry (meneur des Warriors, champions NBA cette saison) prend 22,2% de ses shoots après 7 dribbles ou plus, et Russell Westbrook (meneur du Thunder d’Oklahoma City) en prend 28,7%. Le style de jeu d’Irving ressemble davantage à celui de Chris Paul, meneur des Clippers de Los Angeles, qui, quant à lui, prend 37,7% de ses tirs après 7 dribbles ou plus.

Voyez par vous-même au travers des highlights qui suivent.

 

Dans les chiffres, quelle influence a-t-il pu avoir sur son équipe à son arrivée par rapport aux derniers meneurs draftés en première position dans l’histoire de la NBA ?

Rappelons que Irving a été drafté en 2011. Cleveland sortait d’une saison atroce à 19 victoires pour 63 défaites. Ils finiront en 2011-2012 à 21v/45d (saison écourtée pour cause de lock-out, grève des joueurs), soit un passage de 23% à 32% de victoires en un an.

L’année précédente, lors de la draft de 2010, l’explosif John Wall fut choisi en première position par les Wizards de Washington. Les Wizards sortaient d’une saison à 26v/56d, et ont terminé la saison 2011-2012 avec un bilan de 23v/59d, soit un passage de 32% à 28% de victoires.

A l’été 2008, c’est Derrick Rose qui a hérité de l’honorifique titre de numéro 1 de draft, direction les Bulls de Chicago. Les Bulls affichaient, avant son arrivée, un bilan de 33v/49d. La saison suivante, ils terminèrent à 41v/41d, soit un passage de 40% à 50% de victoires.

En 1996, les Sixers utilisent leur premier choix pour celui qui deviendra « The Answer », Allen Iverson. D’un bilan collectif de 18v/64d, la franchise de Philadelphie passe à 22v/60d, soit un passage de 22% à 27% de victoires.

Si l’on remonte encore davantage le temps, nous voilà dans les chaussures de Magic Johnson, meneur emblématique des Lakers. Sélectionné en premier choix par Los Angeles à l’été 1979, il permet immédiatement à la franchise de passer un cap. Elle passe d’un bilan de 47v/35d en 1978-1979 à un bilan de 60v/22d en 1979-1980, soit un passage de 57% à 73% de victoires.

Rappelons que ces comparaisons n’ont finalement que peu de sens, compte tenu du peu d’impact qu’un seul joueur, très jeune et inexpérimenté par ailleurs, peut avoir sur un effectif déjà en place, et très variable d’une équipe à l’autre et d’une époque à l’autre. Elles permettent cependant de remarquer que l’arrivée d’Irving chez les Cavs a été suivie d’une amélioration générale des résultats de la franchise (pour la troisième saison de Irving au sein des Cavs, lors de la saison 2013-2014, le bilan de la franchise était de 40% de victoires ; il avait cependant diminué à 29% de victoires lors de la deuxième saison).

 

Une statistique dessinant la régularité offensive de Kyrie Irving

Avant que LeBron James ne rejoigne Miami à l’été 2010, les deux autres joueurs majeurs de l’effectif, Dwayne Wade et Chris Bosh, tournent lors de la saison 2009-2010 respectivement à 26,6pts et 24pts par match. En 2010-2011, leurs moyennes sont moins bonnes (attention, elles restent de haut standing) : 25,5pts pour Wade et 18,7pts pour Bosh. En 2013-2014, la saison précédant l’arrivée de James, Kyrie Irving tourne quant à lui à 20,8pts par match, et finira l’exercice 2014-2015 avec 21,7pts par match. Il a donc réussi à améliorer ses statistiques au scoring malgré l’arrivée de LeBron James la même année.

Pour finir avec le sourire : Kyrie Irving, papy des playgrounds

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